Dans nos échanges avec les acteurs de la gestion de l’eau, nous observons parfois un décalage entre les besoins mesurés sur le terrain (via nos capteurs et analyses) et les décisions d’arrosage prises (fréquence et quantité).

Une des explications possibles : le mot “sécheresse” recouvre en fait trois réalités physiques distinctes.
Les confondre, c’est un peu comme traiter un coup de soleil avec un parapluie : l’intention est bonne, mais le lien avec le problème réel est… limité.

Sécheresse météorologique

La sécheresse météorologique se traduit par une absence prolongée de précipitations, bien au-delà des normales saisonnières. Prenons l'exemple d'un mois entier sans pluie, en plein hiver, alors que les sols restent encore saturés d’eau. Ce phénomène n’a pas toujours un impact immédiat sur la végétation, mais il constitue un signal important à surveiller.

Sécheresse hydrologique (ou géologique)

La baisse anormale des nappes phréatiques se caractérise par une diminution prolongée et significative du niveau de l’eau souterraine, lorsque la sortie d’eau de l’aquifère (contenant de la nappe phréatique) dépasse son apport naturel. Prenons maintenant l'exemple de la rivière, elle peut atteindre un débit minimal historique en septembre, conséquence d’un déficit pluviométrique cumulé sur plusieurs mois. Ce phénomène impacte directement l’approvisionnement en eau à grande échelle, pour l’usage agricole, industriel et domestique. Toutefois, cette baisse ne se traduit pas toujours par une réduction immédiate de l’humidité dans la zone racinaire des sols.

Sécheresse agricole (ou agronomique)

Le manque d’eau dans la zone racinaire survient lorsque le sol s’assèche rapidement, notamment après quelques jours de vent chaud et sec, même si une pluie récente a eu lieu. Ce déficit empêche la plante d’absorber l’eau nécessaire à son bon fonctionnement. En conséquence, la plante subit un stress hydrique rapide qui se traduit par une diminution de la photosynthèse et un ralentissement de sa croissance.

Pourquoi est-ce important de différencier les types de sécheresse ?

Réagir à une sécheresse météorologique alors que le sol conserve encore une bonne humidité racinaire peut effectivement conduire à un gaspillage d’eau. À l’inverse, négliger une sécheresse agronomique ou agricole, même sans un déficit pluviométrique apparent, peuvent exposer les plantations à un stress hydrique précoce et souvent invisible. Un effet qui peut compromettre leur croissance. 

Quel impact sur votre suivi tensiométrique ?

Sécheresse météorologique :

La météo est l'une des composantes de l'analyse de données, cependant attention, l'impact d'une même pluie entre deux projets est très variables. (ruisellement, pentes, types de sols et de végétaux...)

Sécheresse hydrologique :

Elle a essentiellement un impact sur les décisions de restriction d'usages de l'eau (horaires d'arrosage, type de végétaux ou de projets autorisés). Étant donné que la réglementation se complexifie, suivre la sècheresse hydrologique, c'est mieux anticiper les contraintes réglementaires.

Sécheresse Agronomique :

Elle est celle qui pourrait être la cause du déprissement de votre arbre si l'arrosage n'est pas effectué au bon moment. Mais c'est aussi elle, sur le terrain, qui ne se perçoit pas à l'oeil nu (sauf à faire des carotages). Enfin, elle est ce type de sécheresse dont on ne parle jamais vraiment à la télé (trop local !)

Dans ce cadre, le rôle de l'accompagnement est clé pour ne pas gaspiller d'arrosages inutiles et d'être certain d'intervenir dès que cela est nécessaire. Certes, toutes ces notions sont liées entre elles, mais comprendre leurs nuances, c'est être mieux armé pour prendre de bonnes décisions !

Et vous, êtes-vous impactés par les restrictions d'arrosage ? Observez-vous une complexification avec des exemptions sur certains type de projets ? Voyez-vous une différence entre des arrosages "d'investissement" et des arrosage de "gestion courante" ?

Parlons-en, nous sommes à votre disposition.